Pistes d'amélioration

Voici quelques suggestions - simples à mettre en place – qui permettraient à l’IUFM où j'étais affectée (et certainement à beaucoup d’autres IUFM) d’améliorer la qualité de formation des stagiaires  (mais y-a-t-il quelqu’un au sein de l’encadrement des IUFM qui soit intéressé à améliorer la situation et se battre contre des rentes de situation ?)
  1. Le Rectorat de mon académie semble avoir demandé que les stagiaires n’enseignent pas en classe d’examen (ce qui paraît être une bonne décision pour les élèves, face à des professeurs, motivés, mais inexpérimentés) et en particulier, que les professeurs certifiés et agrégés d’économie gestion aient plutôt un service d’enseignement niveau 1ère.
  2. Pourquoi ne pas harmoniser cette décision en faisant obligation aux formateurs IUFM enseignants en économie gestion d’enseigner eux-mêmes, au moins quelques heures, en 1ère ? (particulièrement quand il s’agit des coordonnateurs de la filière disciplinaire)

    En 2004 / 2005, dans mon lycée, deux professeurs stagiaires se sont retrouvées dans la situation « ubuesque » où elles enseignaient dans les deux classes de 1ère AAC[1] réputées les plus « difficiles » (celles dont la plupart des professeurs titulaires ne veulent pas …) pendant que leur coordonnatrice / formatrice IUFM enseigne, dans ce même lycée, dans le BTS le plus « sélectif » depuis plus de 15 ans.

    Proposer à  cette formatrice d’assurer quelques heures de son service dans l’une de ces 1ères lui permettrait de retrouver un peu de crédibilité auprès des stagiaires et d’offrir dans ses formations IUFM des références pédagogiques actualisées, loin de ses seuls et lointains souvenirs d’enseignement en série G … (remplacée par la série STT depuis plus d’une dizaine d’années !).

  3. S’assurer que chaque coordonnateur de formation disciplinaire ou tout formateur membre d’un jury interne d’évaluation de l’IUFM soit lauréat du même concours externe que les professeurs stagiaires ou, au minimum,  ait le niveau de diplôme universitaire requis pour passer le concours.
  4. Ainsi, le coordonnateur qui accueille des certifiés, devrait avoir passé avec succès le CAPES ou CAPET externe ou s’il n’a obtenu ce concours que par concours interne ou par aptitude, il devrait posséder un diplôme universitaire de niveau BAC + 3.

    Si l’IUFM souhaite recevoir des professeurs stagiaires lauréats du concours externe de l’agrégation, le coordonnateur et tout formateur impliqué dans leur processus d’évaluation, devraient eux-mêmes être lauréats de ce concours externe ou au minimum avoir un diplôme universitaire de niveau BAC + 5.

    Il paraît nécessaire, dans une profession intellectuelle, d'exiger des « formateurs » le même niveau universitaire que ceux qu’ils sont censés former !!!

  5. Faire venir des professeurs de ZEP (ou inclure dans l’équipe de formateurs ces professeurs !) et organiser des partages d’expérience – puisque tout le monde sait qu’une part importante des professeurs nouvellement titularisés va se retrouver dans ce type d’établissements !

  6. Assurer les formations « trans-disciplinaires » sous forme de conférences par des conférenciers de haut niveau et expérimentés, plutôt que de charger des professeurs de collèges, qui n’ont aucune expérience de la formation pour adultes, de modules de formation tous définis sur le même mode infantilisant (jeux de rôle, « mise en forme » sur paperboard, etc, etc, …).
  7. Il existe d’excellents conférenciers au sein de l’Education Nationale – par exemple, M. Bruno Germain a assuré à l’IUFM de Paris en 2004 une série de conférences sur l’apprentissage que, nous étions nombreux, à trouver passionnantes (auxquelles j’ai assisté sur la base du volontariat alors que je préparais les concours), tandis que je me suis ennuyée pendant les formations « obligatoires » de deux professeurs de collège sur le même thème dans mon académie, qui nous prenaient parfois comme « cobayes » pour créer des séquences pédagogiques destinées à  leurs élèves de collège …

    Ainsi, l’IUFM de Paris semble avoir certaines ressources « qualitatives » que ne possèdent pas certains IUFM de province – ne serait-il pas possible d’envisager des collaborations et des plate-formes de travail communes - surtout quand une part non négligeable des stagiaires viennent de la région parisienne ?

    Je sais que je conseille l’impossible : que le « mammouth » de M. Allègre devienne flexible !!!!! 



    [1] Action Administrative et Commerciale (filière STT)